Au Séoul Chicken Burger !

« Je veux vivre dans la nature, loin de la pollution. Je veux quitter le monde des fous pour de bon. »

Un œil s’ouvre, le deuxième s’ensuit. Encore une fois, le voisin du 6ème a pris son Djembe et se prend encore pour un Rasta. A vrais dire, ce n’est pas nouveau, puis il vaut mieux être réveillé par un artiste mauvais que par une dispute de voisins. Quoique là encore ça sa discute.

« Etrange, comme tu n’aimes pas le système… »

Bon cette fois ça suffit, je me lève brusquement et regarde l’heure. Il est 6h30, l’heure ou je dois me réveiller pour partir au travail. Finalement ça m’évitera de trainer au lit. J’allume le vieux post de radio posé sur ma table à manger. La radio couvre alors les champs révolutionnaires du voisin et c’est tant mieux. Tiens? Toujours pas de nouveaux meurtres? Cela prouverait la culpabilité du mec qu’ils ont attrapés il y a quelques semaines. Enfin je m’en fiche un peu, je vois le mal le tueur se ramener dans mon quartier. Ils sont tellement stupides qu’ils seraient capable de lui racketter ses baskets. En tout les cas, je file à la douche puis m’habille rapidement, passant mon uniforme de serveuse. Pendant que je sèche mes cheveux, je me regarde dans la glace, Dieu que je suis belle, j’ai une vie minable à côté de ce que je pourrais avoir… L’amour est une vraie saloperie quand elle vous trouve !

J’éteint le post qui commençait à parler des élections anticipé en Thaïlande, chose qui ne m’intéresse en aucune façon. Je prend l’escalier, il n’y a personne. Mon dealer squatteur doit encore dormir à cette heure ci… Au moins lui n’a pas besoin de se lever de bonheur, de récurer les casseroles et de prendre le bus, il a une Mercedes… je franchis le hall de l’immeuble et voit au loin mon bus…

Ce matin est tout gris, dans le bus de sept heures et demi, Je me fais écraser les pieds.
Je me faufile pour gagner le coin près de la sortie, le bruit des portes hydrauliques me compose une musique…Mon imagination se joue des murs de béton. Tout disparaît devant moi…Ma destination? C'est les forêts les plus loin, de votre champ de vision.
Je veux revoir l'horizon… Mon obstination? Profonde comme l'est l'océan. Je ne suis plus avec vous…

« Terminus tout le monde déscent… »

Je sors alors de ma torpeur, mon voyage au fond de moi-même fut vraiment très intéressant. Il faudrait peut être que j’arrête d’écouter les chansons de mon voisin du 6ème…Voilà que je commence à penser comme lui maintenant. Il faut avouer que les tours de bétons que je côtoie depuis plus de deux ans maintenant commence à me déprimer. Je marche alors dans la rue pendant une dizaine de minutes, les écouteurs de mon Iphone scotché à mes oreilles. Ce que j’écoute? De la pop Coréenne mais je dois avouer que je met de plus en plus à écouter du rap. Effet de masse? Surement…

Je m’arrête alors… Le Seoul Chicken Burger vient juste d’ouvrir et c’est dans ce lieu miteux que je travail six jours sur sept. J’entre avant d’entendre la voix de mon patron me félicitant d’être à l’heure pour une fois. Oui j’ai la fâcheuse habitude d’arriver en retard. Pourquoi il ne m’a pas virer? Parce que depuis que je bosse ici, la fréquentation du fast-food a clairement augmenté. Pleins de petits pervers fans de Mangas et de jeux vidéos viennent désormais chez nous et essaient par des moyens détournés, d’obtenir mon numéro de téléphone. Je suis tombé bien bas… Je me gratte la tête en le regardant avant de me diriger vers la cuisine afin de faire chauffer les fours et d’allumer les plaques. Je vais encore sentir la fritte… Vous imaginez pas à quel point cette odeur vous colle à la peau. En tous les cas, j’entend la porte d’entré s’ouvrir. Nous avons un client. Je retourne alors vers ma caisse et attend qu’il passe commande. Ce mec me dit quelque chose, je l’ai déjà vu mais ou… Bref, de ma plus belle voix, je lance mon habituel.

"Bienvenue au Seoul Chicken Burger !"

Hop; Nouvelle journée, nouveaux défis. Nouveaux défis, nouveaux défis !
« Dodo », couché sur le ventre lève misérablement la tête en se grattant le crâne d’une main & en cherchant le réveil de l’autre. Ses yeux s’ouvrent comme si l’action lui demandait tout l’effort du monde et arrive péniblement à distinguer les chiffres verts/jaunes dessus. Le bonhomme se redresse lentement, toujours avec son air crevé et s’extirpe de sa couverture. Le regard entrouvert du guitariste fouille rapidement la pièce & tombe sur son colocataire, endormit sur son lit à lui. Dong Jung étire ses bras et baille, silencieusement pour ne pas réveiller son meilleur ami avant de bondir hors de son lit. Nouvelle journée, certes, mais toujours la même routine. Ni d’une ni deux notre bellâtre se dirige vers la salle de bain pour se doucher rapidement avant d’enfiler des vêtements propres - ou pas trop sales - avant de se mettre à fouiller les placards pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent. En général, il ne reste plus rien. Mais le chanceux trouva aujourd’hui une boîte de céréale… Qu’il attrape comme un forcené avant de verser le contenu dans un bol immense.

Bien entendu, rien n’en ressort; La boîte était vide et c’était probablement son Min Hwan - ou un de ses copains - qui l’a vidé et ranger tel quel dans le placard, histoire de faire rêver le pauvre Dong Jung qui se lève tous les jours super tôt pour aller travailler. Caissier dans un Convini puis serveur dans un restaurant de ramen. Deux boulots ingrats, pas géniaux, mais qui lui permettent de se nourrir et d’avoir des fins de mois dans le chaud. C’est à peu près le minimum qu’on veut quand on cherche un boulot, nan ? Faudrait juste percer avec le groupe, signer dans une grosse boîte et faire des tournées à gauche & à droite. C’est un peu le rêve de tout musicien. Juste une bonne dose de chance & de talent puis le tour est joué. Le talent, ils l‘ont. La chance, faudra repasser~
Bref. Du coup, il n’a rien à se mettre sous la dent alors que les prochaines heures s’annoncent mortelles. Le leader du « boys band » fouille tout de même une seconde fois dans les placards et les fonds de tiroir, espérant probablement trouver un p’tit lion, mars ou twix. Quelque chose de mangeable et qui remplierait un peu son ventre super vide. Mais comme vous pouvez tous l’imaginer, niet. Ses deux mains s’enfoncent dans les poches de pantalon pour y ressortir quelques billets. De quoi se payer un petit déjeuner sur le chemin du boulot, c’était déjà ça~

Le guitariste quitte donc l’appartement tête basse. Il attrape ses clés, sa guitare, enfile ses converses & court vers son vélo qu’il enfourche tel un motard enfourche sa bécane - avec classe, quoi -. Puis il se dirige vers son lieu de travail, en prévoyant de faire une escale dans un fast-food pour se payer un p’tit quelque chose. Au moins, il fait beau. Quelque chose de positif~
Au bout de quelques trois minutes de… « Ride » - je connais plus le mot en français ôo -, notre jeune adulte arrive au « Séoul Chicken Burger ». La différence avec les autres restaurants pas propres rapides du coin ? Pas la moindre idée. C’était le seul sur le chemin alors autant y aller ici & pas ailleurs. Le temps, c’est de l’argent. Le retard, c’est beaucoup d’argent en moins è_é. Et donc des fins de mois très difficiles !
Dong Jung « gare » son véhicule, histoire qu’il ne se fasse pas voler. Puis entre dans le restaurant - guitare sur le dos, toujours - en se dirigeant vers la caisse. Il aperçoit la caissière et incline sa tête de vingt degré sur la gauche; C’était une bien belle femme & voir travailler ce genre de « créature » dans ce genre d’endroit, c’est plutôt rare. Et le visage de la demoiselle lui disait quelque chose mais il n’arrivait pas à souvenir où & quand il l’avait vu. Le bonhomme commande néanmoins son « Breakfast » et sort l’argent. Et à ce moment là, il sursaute & se frappe le sommet du crâne.

« Ah, j’me souviens de vous ! » s’exclame le blond; « Vous êtes la demoiselle qui m’a sauvé des racketteurs la dernière fois ! Je n’avais même pas eut l’occasion de vous remercier ! » Pour la petite histoire, Hye Na disparu tout de suite après avoir fait partir les voyous qui étaient venus faire les poches du musicien.
« D’ailleurs, je sais même pas comment vous remercier, je suis un peu sans le sous en ce moment… » continue Dong Jung en grimaçant tout en tapotant les poches de son jean et de sa veste, cherchant quelque chose à lui donner. Mais il ne roulait pas sur l’or et n’avait vraiment pas grand-chose à offrir à la caissière. Il tend néanmoins sa main droite vers la demoiselle, politesse oblige; « Kang Dong Jung. Enchanté, et infiniment reconnaissant, mademoiselle… »

J’étais sur d’avoir déjà vu ce gamin, était il déjà passer ici? Je crois pas, ma clientèle était plutôt composées de Geeks et de bon père de famille voulant faire plaisir à leur petite fille. Elle l’avait peut être rencontrée en soirée, quoique non, je ne suis pas du genre fille facile et je me souvient très bien des mecs avec qui j’ai fait quelque chose que ce soit juste un bisou ou plus. Je ne voyais pas franchement ou j’avais pu rencontrer ce mec… Je devais me tromper, peut être était il le frère d’une connaissance ou ce genre de choses. En tous les cas il ne semblait pas un habitué car il passa plus de temps à regarder la carte qu’à me regarder. Quand il eu enfin fait son choix, c’est moi qui fixait ma caisse enregistreuse afin de lui sortir son addition. Lorsque je lui annonça le total, ce fut la première fois qu’on se fixait les yeux dans les yeux. Je le voit alors se taper le sommet du crane, je fronce les sourcilles. Oh non je suis encore tombé sur un fou…

Il se souvenait de moi? Ah ba je me disait bien qu’il me disait quelque chose. Peut être allait il me donner une explication car ma mémoire me joue des tours en ce moment. Non, j’ai rien fumer ! J’esquissa un sourire en l’entendit dire que je l’avait sauvé d’une agression. Oui ça me revenait maintenant. Comme le monde est petit. Il voulait me remercier? Moué pas besoin, j’ai pas fait grand-chose non plus. Il déclara s’appeler Kang Dong Jung, ce nom ne me disait rien mais à voir le grand sac à dos qu’il avait, il était guitariste ou bassiste. Je voulut alors lui répondre quand mon patron qui observait la scène me fit une remarque à la con…Pour Changer.

« Mademoiselle Shin, vous me prenez pour un imbécile? La prochaine fois que vous voulez aller en pause pour voir vos amis, inventez une excuse plus crédible. Vous? Défendre ce gars là? Vous avez vu votre carrure, vous devez avoir à peine plus de force qu’une pom-pom-girl… »

Mais je vais le taper lui ! De quoi je me mêle. Je fit un sourire au jeune homme murmurant.

« Je reviens. »

Je partit en cuisine préparer ce qu’il avait commandé, cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps. A vrais dire il y avait une raison pour laquelle j’avais aidé Dong Jung. Il me semblai différent et un peu dans la lune, j’aimais bien les gens comme ça. Par compte il ne devait pas être très courageux pour ne pas leur avoir mis une droite quand ceux-ci l’avaient menacés. Je posa son « breakfast » sur un petite plateau rouge et le déposa devant lui avant de lui annoncer le total.

Le fast food était désert comme chaque matin. Je me demandais pourquoi on ouvrait pour une ou deux personnes… Le midi on faisait le plein mais avant…

« Miss Shin, je vous laisse discuter avec votre petit copain, mais dès qu’un client entre, vous reprenez votre place dans la seconde »

Mais j’ai jamais dit que je voulait discuter avec lui ! Lui aussi à se faire des idées comme ça… Bon en tout les cas c’était ça ou rester à rien faire à mon comptoir. J’attrapa alors son plateau et le déposa sur une table à proximité de ma caisse. Je vint m’assoir en face de lui et fronça les sourcils.

« Eh, pourquoi tu me dis que t’es sans le sous? Je vais pas te demander de l’argent hein ! J’ai pas fait ça pour ça. J’aime pas la violence et la lâcheté. S’en prendre à un mec tout seul quand on est quatre c’est franchement pitoyable. Mais je sais comment tu peux me rembourser. »

Je pris son ticket de caisse et sortit un stylo de ma poche, lui tendant le tout.

« Tu peux écrire : Pour Hye Na ? »

Il me regarda interrogatif.

« T’es musicien non? Avec ton allure, tu dois avoir un groupe. Si tu réussis à percer, cet autographe vaudra de l’or ! »

Bon j’avais rien trouvé de mieux pour détendre l’atmosphère… Faudra que je trouve des choses plus intéressantes à dire la prochaine fois.

Une aussi jolie demoiselle, ça marque l’esprit. Alors certes, des jolies fille il y en a vraiment beaucoup à Séoul. Mais quand elle apparaît comme une ange pour nous sauver de la pire situation possible, oui, on se souvient d’elle. Ce soir là, Dodo était sacrément dans la mouise; Entouré de quatre ou cinq gars plus baraqué que lui, on ne lui aurait pas donné chère de sa peau. Le bonhomme aurait pu, certes, levé son bras pour en coller une à ses assaillants. Mais il n’était pas vraiment le genre de garçon qui use à l’abus la force; Et il savait qu’il se serait fait explosé si il avait tenté quoi que ce soit. Ainsi que piquer son précieux instrument qui lui était, sentimentalement, bien plus important que quelques os. Un petit tour à l’hôpital & les chirurgiens lui auraient retapés ça. Pour sa guitare, c’était différent~
Bref, notre jeune homme est bientôt de retrouver sa « bienfaitrice ». Il avait passé pas mal de son temps libre à fouiller dans les coins de Séoul pour pouvoir la remercier en bonne & due forme. Il paye son petit déjeuner sans quitter du regard Hye Na - il n’était non pas subjugué par sa beauté, hein .p - avant de se retourner vers le patron qui venait de lui lancer une pique. C’était clairement le genre de « supérieur » - & super cliché - qui profite de sa position pour emmerder les employés. Et le fait qu’il l’harcèle sexuellement n’étonnerait même pas Dodo. Ma solution à moi, c’est le coup sec derrière la nuque. Malheureusement, le guitariste n’est pas vraiment un amoureux de violence gratuite.

Dong Jung répond au sourire de la serveuse par un sourire, attendant devant la caisse qu’on lui ramène son petit déjeuner; Elle revint rapidement - Fastfood, hein ! - et le client paya à juste prix sa commande. Il entend le supérieur lancer à nouveau une remarque désobligeante qui fait froncer les sourcils du musicien avant. Mais avant qu’il ne puisse s’expliquer & défendre la demoiselle injustement « humiliée », cette dernière s’empare de son plateau & le dépose sur une table à quelques trois pas de là où il se situait. Du coup, il suivit la demoiselle & s’assit sur la chaise, tout simplement. Vu qu’elle ne semblait n’avoir ni chaud, ni froid, & s’en « battait les couilles comme du dernier slip de son grand père », il n’avait aucune raison de dire quoi que ce soit, n’est-ce pas ?

« Bah, merci » murmure le bonhomme en écoutant la demoiselle parler - non sans avaler un bout de son p’tit dej’ - avant de lancer un « Comment ? » lorsque cette dernière lui dit comment il pouvait faire pour la rembourser. Il ne voyait pas réellement de quelle manière il pouvait la remercier, en fait; Puis lorsqu’elle avance un ticket de caisse et un stylo qu’elle sort de sa poche, difficile pour lui de cacher son étonnement. Un sourcil arqué, la bouche entrouverte & le regard perdu. Et lorsqu’elle lui demande d’écrire « Pour Hye Na », il ne peut s’empêcher de lâcher un « Hein ? » teinté d’interrogation~
Puis il esquisse un large sourire - magnifique

- lorsqu’elle lui explique la raison du pourquoi du comment; « L’envers de l’envers », en fait. C’était à la fois drôle & intelligent. Il faut pas beaucoup pour faire rigoler notre guitariste, hein ? Ce dernier attrape le bout de papier puis le stylo - en jonglant rapidement avec, normal - puis signe en écrivant ce que Hye Na lui avait demandé. Élégant, classe & lisible. Au moins, ça c’est fait !

Puis il repose les instruments sur la table; « Voilà, c’est fait » lance-t-il en baissant les yeux, légèrement embarrassé; « Je fais parti d’un groupe oui. Mais on a pas encore trouvé le nom… Mais on fera de notre mieux pour percer, c’est clair ! » lâche le bonhomme en serrant fort son poing tout en regardant la demoiselle avec un regard genre super déterminé. Et honnêtement, ça le rendait fichtrement mignon è_é. Puis il se gratte les cheveux à l’arrière de sa tête, avec le même air embarrassé; « Désolé, je me suis légèrement emporté. On a encore beaucoup de chemin à faire, mais je suis confiant~ »

« Votre supérieur vous regarde depuis tout à l’heure… Il ne fait rien de désobligeant j’espère ? Je veux dire…Il est clairement le genre d’homme qui profite de ses galons, non ? » murmure le jeune homme, en regardant du coin de l’œil le monsieur derrière sa caisse, n’appréciant que moyennement son regard vicieux. Mais le musicien n’était pas venu ici pour faire un scandale. Juste manger en paix son petit déjeuner & aller au boulot~ Ce qu’il fait, d’ailleurs. Toujours en regardant discrètement, du coin de l’œil, le bonhomme.

Le jeune homme que j’avais en face de moi ne devait pas connaitre grand-chose du monde du travail… Des patrons casse pied qui ne pensent qu’à vous humilier c’es très courant. Surtout qu’ici, à Séoul le travailleur n’est pas aussi bien protégé que dans certains pays européens. Ah non c’est pas moi qui le dit, c’est un jeune étudiant en science politique qui bosse ici à temps partiel pour financer ses études. Je le fixa alors et esquissa un sourire face à son incompréhension. Lorsque je lui apporta son plateau, il me remercia et je vint m’assoir en face de lui. Il était surpris que je lui demande de me rembourser mais quand je lui expliqua de qu’elle manière, il éclata de rire. Bon après tout, c’était plus mal, j’étais contente qu’il le prenne bien. Puis faire rire quelqu’un c’est pas forcement facile, surtout quelqu’un que vous ne connaisse ni d’Eve, ni d’Adam. Je lui fit alors un clin d’œil et récupéra le morceau de Papier. Il avait une jolie écriture, cela prouvait qu’il avait un certain sens artistique. Je plia délicatement le ticket de caisse avant de le fourrer dans une de mes poches.

Il m’expliqua alors qu’il avait un groupe mais qu’ils étaient clairement en train de débuter. J’hocha la tête, j’aimais bien les musiciens. J’étais sortit avec un bassiste mais quand vous avez l’impression que celui-ci prend plus soin de son instrument que de vous, ça agace quelque peu. Enfin bon, personne n’est parfait hein ! Enfin sauf moi mais comme j’aime à le dire, je ne peux pas sortir avec moi-même. Je le vit taper du point sur la table. C’était mignon de le voir si déterminé, j’esquissa un nouveau sourire avant de me tourner vers la porte pour voir si personne ne comptait rentrer. Je me rappela alors que je ne m’étais pas présenté. Enfin, mon patron m’avait appeler par mon nom de famille et je lui avait dit mon prénom pour la dédicace, il était bien capable de faire le lien je pense… C’est alors qu’il s’excusa de son trop plein d’engouement je lui fit un geste de la main qui signifiait clairement que ce n’était pas grave.

C’est alors qu’il parla de mon supérieur comme d’un homme qui en profite. Je me retint de rire pour éviter que celui-ci ne se mette à nous épier. Je lui répondit alors à voix basse.

« Tu peux arrêter le vouvoiement hein ! J’ai 20 ans, pas 50 ans ! Mon patron est quelqu’un d’honnête mais il a du mal avec les femmes. Apparemment d’après un collègue, il aurait très mal vécue son divorce et n’a plus confiance en la gente féminine. Sinon si par désobligeant vous parler d’attouchement ou ce genre de chose, non il a déjà du mal à recruter si en plus sa plus ancienne serveuse se barre, il serait un peu dégouté je pense. »

Puis je me sentit comme obligé de lui expliquer certaines choses.

« Avant je bossais dans un hôpital psychiatrique mais ça c’est pas très bien passer. Comme il l’a souligné j’ai la force d’une pom-pom-girl alors quand un patient était plus violent qu’à l’accoutumé, je rentrais chez moi avec des bleus. L’hôpital en a eu ras le bol et m’a renvoyé. L’oncle de mon chef a alors proposé de m’embaucher dans son restaurant et ça m’a éviter de me retrouver à la rue. D’un certain sens, je le laisse se moquer de moi car me dois de le remercier d’une certain façon. »

J’avais pas l’habitude d’épiloguer sur ma vie privée mais je ne ressentait aucune animosité envers mon patron. Il m’agaçait terriblement mais je savais que ce n’était pas un mauvais bougre. Je le regarda alors dévorer son petit déjeuner.

« C’est bon au moins? »

Non parce que c’est moi qui l’avait préparé quand même ! Dans les restaurants français on dit toujours « Mes compliments au chef ». Pourquoi j’aurais pas le droit à cet honneur?

« Je vois… »

« Vous… Enfin, tu mènes pas une vie facile, hein ? »

« Ça paraît peut-être osé ou déplacé de ma part de dire ça, mais je pense que tu as beaucoup mieux à faire, non ? Quand je te regarde, je te vois plus réussir dans le mannequinât que dans la confection de sandwich dans un restaurant comme celui-ci. Je n’ai pas vraiment de tuyaux pour vous aider mais si vous avez besoin d’aide, je suis là ! »

« Mes hommages à madame. Enfin, je veux dire. Mes compliments au chef »

« Mouais, pas terrible mon français… J’aurais mieux fait de me taire~ »

Dong Dong semblait être un gentil garçon, plutôt bien élevé et respectueux des valeurs. J’aimais bien cela, ça me changeait de mes pervers de copains. A vrais dire c’était rare de voir un mec qui vous écoute pour autre chose que pour vous draguer. Peut être était il gay? Non je ne dois pas porter de jugements hâtifs, un mec comme lui c’est exactement ce qu’il faut pour Saori. Faudra que je les présentent tous les deux. Tiens ça pourrait être amusant à l’avenir mais je me vois mal le lui demander, il m’a déjà rembourser avec l’autographe. En tous les cas lorsque j’eu finit il décréta que je n’avais pas eu une ville facile. Je fronça les sourcilles et le coupa net.

« Pourquoi tu dis ça? Je suis en bonne santé, je mange trois fois par jour, mes parents sont encore en vie, je ne suis pas née handicapée, je suis plutôt jolie. Je pense qu’il y a bien pire que moi. J’ai juste eu à travailler assez jeune mais c’est la vie professionnel, c’est comme ça partout. J’aime pas me plaindre et quand tu regardes la télévision, tu te dis qu’il faut profiter de sa vie car beaucoup n’ont pas la chance que nous avons. Du coup ben, je suis pas malheureusement de ma situation. J’espère progresser socialement bien sur mais je trouve pas avoir eu une vie difficile. »

C’est alors qu’il me demanda pourquoi je bossais ici, si je n’avais rien de mieux à faire. Le mannequina? Carrément? Je lui fit un sourire et le fixa, ce garçon était gentil et ses compliments m’allaient droit au cœur. Il serait bien qu’ ‘il donne des cours à Chul Hei à ce niveau…

« Moi mannequin? Non tu as vu ma tronche? Les créateurs cherchent des filles jolies et mignonnes. Tu sais un peu dans le délire Kawaii à la japonaise. J’ai une tête de pétasse alors forcement ça passe pas. Puis ma poitrine est trop grosse, je rentre pas dans le standards coréen. Quand j’étais au Collège, mes collègues m’appelaient « Meuh Meuh » à cause de ça. J’étais la seule à avoir autre chose que des piqures de moustique du coup, on me comparait à une vache. C’était méchant mais maintenant ça me fait ben rigoler. »

Oui j’étais pas du genre à me prendre la tête mais je comprenais pas que je puisse lui raconter un truc comme ça. La plupart de mes amis ne le savaient même pas et je lui racontait ça sans le moindre problème. Peut être tout simplement parce qu’il s’intéressait à moi… Faut pas chercher, quand le feeling passe, faut laisser faire les choses. Je le fixa alors droit dans les yeux et lui demanda.

« T’as une petite copine? »

Intéressé moi? Non pas vraiment, j’avais juste envie d’en savoir un peu plus sur lui. Puis je voulais le présenter à Saori, il lui ressemblait en faite, je crois que c’est pour ça que le courant passe si bien. C’est alors qu’il me sortit la phrase typique des clients, son français était pas terrible mais c’est l’intention qui compte.

« c’est pas grave, c’est gentil de part ! »

Oui je lui disait ce que je pensais avant de me retourner. Mon patron était retourné à son bureau probablement pour faire de la comptabilité. C’était pas plus mal, j’avais pas envie qu’il m’appelle « Meuh Meuh » par la suite…

« Ah, loin de vouloir te vexer ! » ajoute Dong Jung lorsque la demoiselle finit son premier long « monologue »; Les mots qu’il avait utilisé tantôt n’étaient peut-être pas les meilleurs, mais il n’avait absolument pas l’intention première d’offenser l’employée de ce restaurant. Ce n’était après tout pas son genre d’envoyer des piques aux autres; Ni sa passion de les ennuyer. Il se reprend, toussote légèrement en plaçant son poing serré devant sa bouche et enchaîne; « Je veux dire. Tu as bossé dans un hôpital, un ‘travail’ qui confond le don de soi & l’assistance désintéressé. Et tout ce que tu as reçu au final, c’est des coups & des bleus. Ainsi qu’un renvoi alors qu’au final, tu n’y étais pas pour grand-chose, non ? C’est ça que je trouve regrettable. Donc désolé si j’ai touché un pont sensible~ Ou si je t‘ai vexé, puisque ce n‘était pas mon intention. » Tout ce qui nous arrive peut arriver à un autre; Et Dieu sait que nombreux sont les malchanceux & infortunés qui vivent dans la plus terrible des misères. Il suffit d’allumer la télé pour le constater. Certains pays subissent de plein fouet des catastrophes naturelles; Des maladies sévissent dans ceux du tiers-monde. & partout ailleurs, la criminalité subsiste, ou augmente. Même à Séoul; Les sans abris existent, les innocents qui perdent leurs vies car ils ont la malchance de croiser un meurtrier, aussi.

Puis le sujet se tourne vers le travail de la miss; Dodo avança le fait que, vu le « style » qu’avait Hye Na, elle aurait mieux à faire dans le mannequinât que dans un restaurant « fastfood » qui produit de la bouffe industrielle de bas étage. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que sa réponse fait froncer les sourcils de Dong Jung. Pire, ses mots étaient vraiment durs envers elle-même. Le guitariste ne fait qu’incliner légèrement sa tête vers la droite, le regard d’un garçon à la fois surpris, & perplexe; « Une tête de pétasse ? Je ne trouve pas… Généralement, ça se constate plutôt au niveau du style vestimentaire. Après, je sais pas. Peut-être que tu t’habille comme telles… Mais je ne trouves pas que tu aies une ‘tête de pétasse’… » répond simplement le bonhomme avant de se remettre droit et finir enfin le déjeuner qu’il avait commandé. Pour enfin, bien entendu, s’essuyer les mains avec la serviette blanche, proprement. C’est qu’il est propre & qu’il tient à ses doigts, le garçon.

Et il ne s’attarde pas trop sur l’histoire de la poitrine; Certains hommes préfèrent les gros seins. D’autres préfèrent les petits. Mais il est vrai que, jeune, c’est un sujet de « moquerie ». Et que plus tard, c’est un sujet de voyeurisme~ L’avis de notre jeune artiste ? Difficile à dire. Mais il n’est effectivement pas fan des « poitrines de vache », si on reprend l’expression de Hye Na. Enfin bon. Ses goûts n’intéressent personne, hein ? è_é. Toujours est-il que le fait que la coréenne puisse parler d’elle de cette manière était étonnante; En général, lorsque l’on est face à un inconnu, on ne lui révèle pas des choses de son passé de la sorte. Le faux blond avait-il l’air d’être un garçon qui mérite facilement la confiance ? Enfin, ce n’était pas pour le déplaire~

Puis elle lui pose une autre question assez inattendue. Il sursaute au moment où elle lui demande si il avait une petite copine et ses fesses quittent, l’espace d’un instant, son siège; « Euh, non ! Non non non… » marmonne le musicien en insistant avec sa main droite qui faisait non. Au moins, c’était clair ! C’était un célibataire comme il y en avait des dizaine de milliers dans la capitale de la Corée. Et c’était une situation qui ne le gênait pas le moins du monde. Je dirais même plus qu’il était plus facile pour lui de gérer le célibatariat que la vie en couple. Non pas que ce dernier le gênerait, hein. Serait-elle intéressée ? Rhalala, qu’il n’aimait pas qu’on lui pose cette question.

Que devait-il ajouter, du coup ? Les mots refusaient presque de sortir de sa bouche & mieux valait que l’atmosphère gênée s’installe. Du coup, il complimenta la demoiselle en utilisant deux mots de la langue de Molière avec un accent évident & une maîtrise minable. C’était un asiatique qui n’avait jamais appris le français, alors il faut être clément ! « Ce n’est rien. Ça fait toujours plaisir de faire plaisir » répond le jeune adulte en souriant, toujours.

« N’empêche que je reste super impressionné par la manière dont vous avez fait fuir les gars qui étaient venus me racketter… Enfin, ‘tu’… »

Me vexer? Moi? Ah mais il ne m’a pas vexé, c’était plutôt la surprise qui m’avait envahit. J’ai pas l’habitude qu’on me dise que ma vie a été un parcours et d’une certaine difficulté. Surtout quand on sait à quel point je me suis laissé vivre et j’en ai profité. Je lui fit un sourire qui voulait clairement lui dire qu’il n’y avait pas de problèmes et qu’il ne devait pas s’en faire pour cela. C’est alors qu’il expliqua un peu mieux son propos. L’hôpital psychiatrique avait été un moment douloureux à oublier mais désormais je le prenais à la rigolade. Je pense que si l’occasion se représentait, je réessaierais pour voir si j’ai évoluer en l’espace d’un an et demie. Il avait à peu près compris les raisons de mon licenciement et la rage qui m’avait habité de me faire renvoyer uniquement parce que je ne disposais pas de certaines qualités physiques pour calmer les patients. Quand il parla du don de soi et du désintéressement j’eu envie d’éclater de rire mais je me ravisa. J’avais simplement accepté ce job pour payer mon appartement. Je n’étais pas du genre à faire de l’humanitaire et à donner de mon temps pour les autres sans que je ne reçoive quelque chose. Enfin, je préférai garder cela pour moi.

« Je crois que c’était tout simplement pas un travail pour moi voilà tout. Ne t’en fais pas, j’ai oublié cette expérience et maintenant cela ne me dérange pas d’en rire. Tu ne m’as pas vexé ou autre. Je suis quelqu’un de très optimiste et je ne me prend pas la tête avec des considérations de ce type. »

Dong Sun était mignon à ne jamais être d’accord avec moi. Si je lui dit qu’on dit que j’ai une tête de pétasse c’est qu’on me l’a déjà dit, je n’invente rien. Puis je peux être habillé super sexy ou en tailleur, le résultat reste le même. Il avait besoin que je lui explique, il semblait trop pur pour comprende. Je me doutais pas qu’il existait encore des mecs comme ça. En y repensant il me faisait passer au Tae Kyung que j’avais connu dans ma jeunesse. Gentil, simple, utopiste, honnête et doux. Oui je voyait en ce jeune garçon mon ancien petit ami dont j’étais toujours aussi amoureuse. Je tourna la tête histoire d’évacuer cette pensée, je n’avais pas envie de faire la tête et de paraitre triste, surtout devant lui. Je le regarda et lui fit un sourire.

« J’ai passé plusieurs castings et à part pour faire du nu ou de la pornographie, on m’a dit que je n’étais pas le type de fille qu’ils recherchaient. Tu appelle ça comment à part avoir une tête de pétasse? Puis tu sais pour mes tenues, cela dépend si je sors en boite ou non. Je reste assez classique le reste du temps surtout vu le quartier ou j‘habite.»

C’est alors que je lui pose : The question; Je vit à quel point il fut surpris puisqu’il sursauta et mefit non avec sa bouche et avec ses mains; Je fronça les sourcilles. Il avait clairement l’air de tenir à son célibat ou alors il était gay. A vrais dire, je pouvais pas m’en assurer sans qu’il mele dise mais ce serait trop entrer dans sa vie privée. Je me devais alors de lui expliquer pourquoi je lui avais demandé.

« T’es mignon Dong Sun, tu m’as l’air d’être un gars simple et heureux. Tu m’a l’air d’être sincère ett je t’imagine mal en tombeur. Je me disais du coup que…. »

La il s’attendait surement à ce que je lui fasse une déclaration mais pas du tout. J ne pouvais pas aimer deux hommes, ce serait ridicule.

« J’ai une amie qui est très jolie, elle te ressemble beaucoup dans sa façon d’agir mais elle tombe que sur des play-boy et son cœur se retrouve en miette à chaque fois. Si ça te tente je peux te la présenter; Non je te dis pas de sortir avec elle mais vous vous ressemblez tellement que ça m’a frappé. »

Je pensais bien évidemment à la petite Saori qui se croyait amoureuse de Tae Kyun. Comment pouvait elle croire cela venant du plus gros pervers de Séoul; Je devais déjà préparer l’après Kyunie. Enfin j’esquissa un sourire quand il déclara être heureux de me faire plaisir. Il changea alors de sujet, il semblait être quelque peu mal à l’aise et je trouvais ça mignon. Un mec pas pervers c’est tellement rare ! Il était impressionner par la manière dont j’avais fait partit ses agresseurs. Je le regarda et leva le doigt pour lui faire une leçon d’auto défense.

« La baston c’est comme la drague, c’est 80% de blabla, le reste c’est ton physique. Si des mecs t’emmerde tu dois pas te laisser marcher sur les pieds. Ne répond pas par la violence mais fais genre que tu n’es pas n’importe qui. Quand des mecs me traitent de salope dans la rue, je plonge mes yeux dans les leurs jusqu’à ce qu’ils baissent le regard et ils ne recommencent pas. Du coup dans mon quartier, on me prend pour la maitresse d’un mafieux et personne ne vient me chercher des noises. Tu dois apprendre cela car quand tu auras une copine, tu devras la défendre. »

J’étais très sérieuse, un homme, un vrai devait être capable d’assurer à sa petite amie une certaine sécurité !

Dodo s’était fait l’idée que Hye Na était une fille gentille et chouette; Du coup, quand elle parla de son précédent boulot en tant « qu’aide » aux aliénés dans un hôpital psychiatrique, il a tout de suite pensé à un boulot d’infirmière. Et vu l’image qu’il s’était fait d’elle - un peu naïvement, il faut dire -, il pensait plus que c’était par « passion » et « don de soi » que pour arrondir ses fins de mois & la paye. A tort, visiblement; Et heureusement pour lui, la demoiselle préféra cacher ce petit point. Ce n’était pas un mensonge; Plutôt une dissimulation de la vérité et ne pas décevoir le jeune homme. Bien sur que oui, il peut comprendre qu’on fait un travail pour l’argent; A vrai dire, c’est logique. On ne se nourrit pas avec des rêves & des ambitions vaines. Mais il était le genre de garçon qui choisit un boulot parce qu’il a envie de le faire; Qui agit par passion & conviction. Un simple idiot au final~ Mais un idiot mignon.
La phrase qui s’échappa de ses lèvres confortaient l’idée de « fille bien » que le bonhomme se faisait; Peut-être qu’aux yeux de nombreuses personnes, elle n’était qu’une « pétasse » délurée qui s’habille comme telle. Mais le guitariste était incapable de penser cela; Le côté optimiste & le détachement dont faisait preuve la caissière aidant.

« Tant mieux. Être capable de se relever & passer à autre chose est une force; Si tu le prends comme ça, c’est tant mieux en fait » ajoute simplement Dong Jung lorsque la belle coréenne lui lance qu’elle a une « tête de pétasse ». Le musicien fronce légitimement les sourcils et lui donne son avis. Mais cette dernière lui explique comme un & un font deux, que si, elle a raison; « Bah, je ne sais pas. Certaines personnes considèrent le nue comme de l’art. Puis, peut-être que tu n’as pas de chance c’est tout hein ! »; Être toujours positif, voilà un point fort de notre homme. Avec un peu d’imagination, on pouvait distinguer dans ses yeux des étoiles qui brillaient de mille feux. « Par contre, oui. Si l’endroit où s’était rencontré est le quartier où t’habite, ça craint. Mieux vaut ne pas sortir léger là bas, j’imagine… » continue-t-il, l’air pensif. Les rues pas très propres, les voyous dans tous les coins en train de fumer ou boire. Et Dieu sait ce que l’on trouve quand on s’enfonce plus profondément là bas.

Ensuite vient « la » question. La surprise prend Dodo et ce dernier sursaute; Comme dit plus haut, le pauvre ne s’y attendait pas. Et il n’avait pas vraiment envie de se lancer dans une relation, pour l’instant~ Non pas qu’il tenait à son célibat ou parce qu’il serait homosexuel. Juste parce qu’il ne se sentait pas prêt. Il faut aussi dire que, malgré sa bouille d’ange, il n’était pas un Dieu de la séduction & son expérience restait mince; Quant aux espèces de compliments de la demoiselle, bah ils faisaient rougir le bonhomme.
« Loin d’être un tombeur ! Je n’ai pas vraiment d’expérience avec les filles. Et j’avoue ne pas vraiment avoir envie de m’engager dans quoi que ce soit, en ce moment. Mon groupe & mes boulots me prennent énormément de temps et je ne veux pas avoir une relation avec quelqu’un si je ne suis pas sur de pouvoir m’y engager à 100%. Je suis flatté que tu me vois comme tel, vraiment. Je veux bien la rencontrer, on pourra peut-être devenir ami. Mais voila… Tu vois à peu près là où je veux en venir ? » répond simplement notre artiste. Ne pas gâcher une relation à cause du manque de temps; Et surtout, ne pas lancer une relation sans être sur de ses sentiments vis-à-vis de l’autre. Il fonctionne comme ça, notre idiot.

La conversation finit sur la bagarre; Dong Jung n’était pas une brute, loin de là. Mais il savait quand même lever les bras lorsqu’il le faut, bien qu’il préfère éviter tout afflux de violence. Il écoute sagement les conseils que lui prodigue la demoiselle, l’oreille tendue, et assimile les informations; « Au cas ou », comme dirait d’autre personne; « Je suis pas super doué pour le Bluff, en fait. Mais je vais essayer de faire des efforts, ça finira certainement par me servir… En revanche, je pense pas être capable de faire face à quatre gars, comme la dernière fois… » Déjà qu’il s’était fait bouler par une fille qui lui avait collé, par surprise certes, un pain en pleine poire. Je ne donne pas chère à sa peau face à quatre voyous drogués jusqu’à la moelle.

Survient alors un bref silence; Puis Dong Jung sort son style & écrit sur une serviette non utilisée son numéro de téléphone et le glisse vers la demoiselle; « C’est mon numéro de téléphone. Appelle moi si t’as besoin d’aide. Ou pour me présenter… Saori ? Ça sera avec plaisir de la rencontrer » lance-t-il avant d’attraper son plateau & quitter son siège pour aller le vider & le reposer; « Je dois aller travailler, maintenant. Merci encore pour le petit déjeuner. Et à la prochaine peut-être ! »: Une petite courbette & il disparaît.